Mercredi 22 Octobre se tient le procès de Romain Dunand, militant de la CNT actif au sein du Réseau Éducation Sans Frontière, poursuivi par Nicolas Sarkozy pour outrage à autorité publique. En décembre 2006, Florimond Guimard était arrêté suite à une manifestation du RESF. Romain avait alors adressé ses protestations au ministère de l’Intérieur en ces termes : « voilà Vichy qui revient : Pétain avait donc oublié ses chiens ». Nous sommes ici pour manifester notre soutien à Romain.

Mais nous sommes aussi ici parce que nous refusons de rester immobiles face à l’avancée des idées et des pratiques fascisantes.

Comment faut-il nommer un pouvoir, accaparé par des privilégiés, qui s’exerce par un contrôle de plus en plus strict du reste de la population ? Par la mise en fiche des individus dès l’école [fichier base-élèves] et la multiplication des fichiers policiers, le déploiement de technologies de contrôle dans les lieux publics et au travail [vidéo, biométrie], il réduit nos libertés de circuler et d’agir.

Comment faut-il nommer un Etat qui repose sur sa capacité à réprimer touTEs celles et ceux qui sortent du rang ? Celles et ceux qui refusent de se soumettre au contrôle, aux hiérarchies, à l’exploitation capitaliste, à la violence s’exposent à la répression, physique ou économique.

Comment faut-il appeler un gouvernement qui stigmatise et réprime une partie de la population, rendant responsables les migrantEs des maux que ce gouvernement a lui-même produits ? Les pratiques policières et judiciaires développées à l’encontre des sans-papiers, contrôles au faciès, traques dans les transports, au travail, dans les administrations et les écoles, leur enfermement dans des centres de rétention où somnifères et tortures ne permettent même plus de contenir les révoltes, sont telles que régulièrement un homme ou une femme se suicide plutôt que de se laisser arrêter. Et à présent, pour celles et ceux qui les soutiennent, c’est le procès, l’amende, voire la prison.

Le contrôle, la répression et le racisme sont les armes d’un système défaillant qui tente de se maintenir en réduisant les libertés de touTEs. Un système fondé sur l’exploitation par le travail salarié, et qui fait peser sur les travailleurs et les travailleuses, d’ici ou d’ailleurs, ses propres débacles. Contre l’avancée du fascisme, nous opposons notre soutien aux migrantEs économiques et politiques, et notre solidarité entre exploitéEs.

Contacts : CNT UD-38, BP 385 38015 Grenoble cedex 1 interco.38 cnt-f.org Permanence : premier lundi du mois 18-20h au 102 rue d’Alembert, Grenoble.