Boycott ! Yves-Rocher, les produits de la honte

Yves-Rocher en Turquie : 124 femmes virées de l’usine pour avoir été syndiquées.

Vous êtes syndiquées ? A la porte ! L’employeur ne tolérant pas de syndicat, 124 ouvrières de l’usine Kosan Kozmétik de Gebze (Turquie) ont été licenciées, une vingtaine fin mars dès qu’il en a eu connaissance, et les autres à mesure qu’elles ont manifesté leur indignation ou simplement leur soutien au piquet de protestation qui se tient tous les jours devant l’usine. Applaudir leurs camarades pendant la pause, depuis l’intérieur de l’usine, a été qualifié de "participation à une action illégale". Présentes tous les jours devant le portail de l’usine, les licenciées réclament leur réintégration, des salaires décents et le respect du droit (constitutionnel en Turquie) de se syndiquer.

Elles font face à des salaires au plus bas, autour de 300 euros par mois*, et à un management inhumain, harcèlement permanent de chef, refus des arrêts maladie et d’absence en cas de funérailles d’un proche, accidents du travail répétés et non reconnus.

La marque Flormar que produit l’usine est détenue à 51% par le groupe Yves-Rocher depuis 2012. Le PDG du groupe, Bris Rocher, préside la société Kosan Kozmétik : impossible de maquiller des licenciements en prétextant que le groupe Yves-Rocher n’est pas le responsable direct. Les ouvrières en appellent à la solidarité internationale, spécialement des femmes, et au boycott des produits.

Soutenons les ouvrières en lutte contre le groupe Yves Rocher !

Rassemblement vendredi 29 juin, à partir de 17 h 30, devant le magasin du centre de Nantes, 7 rue Boileau.

* Le journal turc Cumhuriyet cite le cas d’une femme payée 350 euros avec onze ans d’ancienneté.


Gros profit, gros baratin Le groupe Yves-Rocher pèse 15 000 salariés dans le monde, plus de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaire, dont 35 % en France. Se disant soucieuse du "bien être au travail", la démarche RSE prétend "participer de manière volontaire à l’amélioration des conditions de travail".


Un précédent. En 2005, 133 ouvrières de l’usine La Gacilienne à Ouagadougou détenue à 95% par Yves-Rocher au Burkina Faso avaient pareillement été fichues à la porte d’un coup, leur faute s’être organisées face à des conditions de travail esclavagistes. La CNT avait alors déjà mené une action devant le magasin nantais.