Plus que jamais refusons le monde délétère d’Europacity

Après un été particulièrement riche en signes évidents de la catastrophe écologique en cours (pics de chaleurs, assèchement des sols, disparition des oiseaux, insectes et lombrics...) nous apprenons que l’Etat encourage le groupe Auchan à persister dans son projet de bétonnage du triangle de Gonesse : à 15 kilomètres au nord du périphérique, la construction en 2019 d’un des plus grands centres commerciaux au monde, Europacity, voulu par le groupe de grande distribution français, est donc loin d’être enterré. Ce « pôle de loisirs, de commerces, de culture et d’hôtellerie » engloutirait sous le béton 80 hectares de terres agricoles, parmi les plus fertiles d’Europe.
Pourtant, le 6 mars 2018, le tribunal administratif de Pontoise avait annulé l’arrêté préfectoral de création de la zone d’aménagement concerté (ZAC) du Triangle de Gonesse, dont Europacity fait partie, ce qui avait pu donner quelques espoirs aux opposants. Mais nous savons comment les puissances d’argent et leurs collaborateurs politiciens se rient de leur propre légalité et se font un sport de la détourner, de l’épuiser par leur ténacité, l’endurance que leur confère leurs moyens colossaux et leurs armadas d’avocats, ou, plus simplement de s’assoir dessus : aussitôt le jugement connu, Mulliez avait exprimé avec arrogance et mépris, sa volonté de poursuivre sa prédation des terres du Pays de France et le vendredi 4 mai la décision de faire appel a été prise en catimini et au niveau interministériel.

Le nucléocrate Edouard Philippe vient donc soutenir le patron du gigantesque groupe, et ensemble ils imposent un nouveau projet, ayant effectivement revu leur copie pendant l’été. Mais les actionnaires Chinois s’impatientent et la défaite de Vinci à NDDL les rend moins sûr.

Il nous appartient donc de continuer la résistance à l’empire Immochan.

A la CNT nous nous reconnaissons dans les formes d’actions directes comme celle qu’ont menées les opposants au projet en occupant une parcelle de terre du Triangle et en la transformant en potager collectif. Cette action, modeste face au géant qui nous fait face, a pourtant été attaquée par l’établissement Publique Foncier d’Ile de France (EPFIF) qui espère obtenir des juges l’expulsion de ce lopin. L’audience aura lieu au TGI de Pontoise le 14 novembre 2018. La CNT (adhérente au collectif) appelle à venir soutenir le Collectif pour le Triangle de Gonesse poursuivi.

Nous travailleurs/ses, précaires, retraité(e)s, chômeurs/ ses n’avons aucun intérêt dans les projets destructeurs, climaticides et asservissants des gros groupes qui n’ont qu’un profit exponentiel en vue. Pour obtenir notre consentement, ils nous présentent le consumérisme comme le salut et pratiquent le chantage à l’emploi. Les vitrines et les publicités sont toujours plus rutilantes de gadgets polluants et stupides pour nous rendre dociles, alors que nos conditions de vie ne cessent de se détériorer, toujours plus misérables et absurdes (malbouffe, dépendance aux marchandises, pollution, galère, boulots de merde, laideur...) et que l’effondrement à venir de ce système devient de plus en plus évident.

Notre survie tant sociale qu’écologique, et une vie digne d’être vécue nécessitent que nous nous orientions vers l’autonomie, la solidarité, l’entraide et la reprise en main de nos moyens d’existence, de subsistance, dont évidemment la terre, base de toute vie est l’alpha et l’oméga. Des victoires sont possibles, Notre-Dame-des-Landes nous l’a prouvé. Mais seul un fonctionnement horizontal et une détermination sans compromis avec nos ennemis et nos faux amis (politiciens, autoritaires...) nous évitera défaites comme victoires trahies. Pour commencer, essayons d’assurer une présence physique, au tribunal le 14 novembre, sur le potager menacé, et sur le Triangle lors de toutes les manifestations, faisons ensemble entendre nos voix et participons activement à toutes actions en accord avec ces principes de base du syndicalisme de lutte autonome des classes populaires que nous proposons comme moyen d’organisation.

Pour contacter le Collectif : cptg nonaeuropacity.com

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Publié le : 18 octobre 2018
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✚ Basta n°6 - octobre 2018
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