Les travailleurs et travailleuses ne doivent compter que sur leurs propres forces, et construire l’unité. A nous de reconstruire la solidarité de classes au sein d’assemblées générales souveraines, au sein de coordinations mandatées par la base, seules à même de dépasser des directions syndicales dont les intérêts et les stratégies ne sont pas les notres. Pour la réduction du temps de travail, pour le partage des richesses, une journée de grève ne suffira pas : grève générale illimitée !

Autogestion des luttes, lutte pour l’autogestion

Privatisation des services publics et suppression de nombreux postes, déréglementation du travail, précarisation généralisée, rallongement du temps de travail, remise en cause du CDI et du code du travail, chasse aux immigré-e-s, etc. : face à un gouvernement qui applique le programme du MEDEF en faisant pression sur les travailleurs et les travailleuses, en sanctionnant les chômeurs et les chômeuses pour permettre l’enrichissement d’une minorité, nous devons construire un rapport de force large, offensif, dur, pour les faire reculer et imposer nos revendications.

La lutte dans les transports, l’énergie, etc. pour défendre le système de retraite par répartition s’est interrompue dans une grande confusion. Partie sur une grève dure et reconductible, elle s’effiloche dans des négociations de salon et d’obscures stratégies syndicales.
- Pourquoi les bureaucraties syndicales se sont-elles lancées dans une lutte pour la casser si vite alors que la grève était bien suivie ?
- Pourquoi au bout d’une semaine de grève ont-elles préféré négocier et ainsi empêcher toute extension et convergence des luttes des cheminot-e-s, fonctionnaires, étudiant-e-s… ?
- Pourquoi n’avoir pas tout fait pour créer un rapport de force et tout tenter pour obtenir satisfaction ?
- Pourquoi faire des grèves d’une journée qui n’amènent rien ? Ne serait-il pas possible de relier ces luttes à celles dans le privé qui se multiplient pour de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires ?

Rien de tel pour tenter de nous démotiver. Les directions syndicales craignent-elles de se faire déborder par une base plus radicale et revendicatrice ?

Les étudiant-e-s tentent de continuer leur combat contre, entre autres, la privatisation de l’université, mais sont aujourd’hui isolé-e-s. Tentant de mettre en échec la politique de régression gouvernementale, ils et elles ont dû affronter les mensonges médiatiques qui les accusent d’être manipulé-e-s, affronter le mépris de la hiérarchie et la violence étatique. Comme à Grenoble : utilisation de vigiles avec chiens, interventions policières violentes sur l’université (appelés par des présidents d’université collabo de l’état policier) et en ville, avec des matraquages répétés, des interpellations et gardes à vue multiples de militant-e-s dans une indifférence quasi générale. La lutte des étudiant-e-s doit être soutenue par tous ceux et toutes celles qui s’opposent à la violence patronale et étatique.

ET MAINTENANT QUE FAIT-ON ?

La peur doit changer de camp. Ce que ne veulent pas les gouvernements et le patronat c’est l’unité interprofessionnelle à la base, parce qu’alors c’est toute la machine économique qui est directement menacée. Les gouvernements et le patronat ne reculeront que s’ils ont quelque chose à perdre. La lutte des classes existe, et la classe possédante met tout en place pour accumuler toujours plus de richesses : un gouvernement à son service, des médias aux ordres, des forces répressives pour museler celles et ceux qui contestent et décourager celles et ceux qui voudraient rejoindre le mouvement.

Les travailleurs et travailleuses ne doivent compter que sur leurs propres forces, et construire l’unité. A nous de reconstruire la solidarité de classes au sein d’assemblées générales souveraines, au sein de coordinations mandatées par la base, seules à même de dépasser des directions syndicales dont les intérêts et les stratégies ne sont pas les notres. Pour la réduction du temps de travail, pour le partage des richesses, une journée de grève ne suffira pas : grève générale illimitée !

Pour que le syndicat redevienne ce qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être : un outil, une arme aux mains des travailleurs et des travailleuses. Pour mettre fin au capitalisme et construire une société égalitaire, autogestionnaire. Nous n’aurons que ce que nous prendrons !

DETOURNEMENT DE RICHESSES

Les caisses de l’État sont vides ?
-  Pourtant les entreprises du CAC 40 ont fait 57 milliards de profits en 2003, 66 milliards en 2004, 87 milliards en 2005, 100 milliards en 2006 et sans doute encore davantage en 2007.
- Pourtant les 500 familles françaises les plus riches ont gagné, en 2006, 80 milliards d’euros de plus qu’en 2005.
- Pourtant le salaire des ministres a été augmenté de 70 % en 2002, et celui du président de 206 % cette année.
- Pourtant les retraites des députés s’élèvent à 5400 € par mois pendant 5 ans (quand ils ont perdu leur poste) !
- Pourtant les caisses noires du Medef, elles, sont bien pleines !

De l’argent il y en a : dans les caisses du patronat !

L’argent est là, mais il est détourné. Les bénéfices sont là mais nous, les travailleuses et travailleurs, sommes appauvri-e-s de jour en jour.

Nos salaires n’augmentent pas, et les actionnaires se partagent les bénéfices issus de notre travail : « il y a en gros 120 à 170 milliards d’euros qui ont ripé du travail vers le capital, (...) soit, même avec des estimations basses, plus d’une dizaine de fois le déficit de la Sécurité Sociale (12 milliards) et une vingtaine de fois celui des retraites (5 milliards) » (Le Monde Diplomatique).

Pour le partage des richesses, nous appelons les salarié-e-s du privé à rejoindre celles et ceux du public dans la manifestation et les assemblées générales :

TOUTES ET TOUS EN GREVE LE 24 JANVIER 2008 !

Manifestation à 10 heures, départ de la gare de Grenoble

CNT UD38 BP 385 38015 Grenoble cedex 1 Email : interco.38 (at) cnt-f.org