Jeudi 31 mars 2016 à Lille, à l’occasion de la manifestation contre la loi Travail qui a réuni environ 20 000 personnes, l’État avait sorti une grande partie de son arsenal répressif. CRS, BAC, hélicoptère de la gendarmerie, camions anti-émeute, brigade équestre… une présence surdimensionnée et parfois agressive ! C’est ainsi qu’à la fin de la manifestation (place de la République), les chiens de garde du gouvernement et du patronat ont attaqué à coups de matraque et de gazeuse les quelques manifestant-e-s pacifiques qui s’étaient assis sur le parvis des droits de l’Homme pour attendre l’AG en plein air qui devait s’y tenir. Une violence gratuite constatée par plusieurs témoins (passants, photographes, journalistes…) et qui a fait couler le sang d’un jeune étudiant lillois.
Photos des violences commises par la BAC et les CRS : http://labrique.net/index.php/thematiques/hors-canard/781-violences-policieres
Et ci-dessous une vidéo réalisée notamment lors de l’arrivée de la brigade équestre sur la place de la République :
> Des violences policières avaient déjà été commises le matin ; voir ici
L’article de La Brique se termine ainsi : Tout le monde se disperse. Les CRS rejoignent leurs fourgons.
Une jeune femme passe à côté de l’un d’entre eux et ironise sur son métier, il soulève sa visière et tout sourire lui rétorque : “Non, merci à vous, c’était marrant”.
Les CRS étaient dans leur fourgon depuis le matin, évidemment, ça les énerve. Il ne faut pas s’étonner, pas s’indigner des coups, des charges brutales de la police, ni même du fait que certains d’entre-eux pourraient, en prime, y trouver du plaisir. Qu’est-ce qui pourrait être étonnant ou inédit là-dedans ? Pour servir les intérêts des possédants – et non celui de l’ensemble des citoyens – l’État a seul le monopole de l’usage de la force, de l’arbitraire et de la violence. Il recrute et forme donc en conséquence ses forces répressives. Tout ceci est très banal.
Quand les jeunes refusent d’être saignés dans les fabriques à hamburgers pour gras du bide , dans les usines à saloperies pour frustrés chroniques, à la production ou à la vente d’un monde obscène, ou encore dans les jobs de suce-bites à bourgeois, les pouvoirs les tabassent dans la rue, les saignent sur la chaussée. Quand le système ne peut plus mentir, quand l’illusion se dérobe, ne reste que la violence pure des rapports de classe.
Nous pouvons juste répondre à ce CRS que nous continuerons à descendre dans la rue, à manifester, à dénoncer, à protester et à revendiquer mais que nous, c’est sans plaisir, ni violents, ni masochistes, inexorablement mus par la nécessité économique et la solidarité politique. Après nous, finie l’humanité, il n’y aura plus que grognements de porcs, sursauts de perfusés à la merde, éructations de zombies fanatisés et armées de robots