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Mise au point suite à la parution d’un article de La Voix du Nord mentionnant la CNT

Le 5 janvier 2015, La Voix du Nord publiait une « enquête chez les ultras » (selon les termes choisis par les journalistes), supposée rendre compte de l’affrontement entre des militant-e-s antifascistes et l’ultra-droite dans la région.

L’analyse politique ne fait pas dans la finesse et le terme d’enquête fait sourire (plus que le texte) mais ce n’est pas tellement sur le propos ou la qualité journalistique de l’article que nous souhaitons réagir. Notre organisation y est mentionnée par deux fois, c’est d’ailleurs la seule organisation syndicale qui le soit. Cela nous amène à réagir…

Dans un premier paragraphe, les journalistes rendent compte de la présence d’un « mégaphone aux couleurs du syndicat CNT (anarchistes) » lors d’une manifestation lilloise en hommage à Rémi Fraisse, victime de la violence d’État. Nous tenons à rappeler que la CNT n’est pas une organisation politique, et nous refusons de nous voir accoler un quelconque qualificatif politique (anarchiste ou autre), à plus forte raison encore si ce qualificatif s’adresse à chacun de nos adhérent-e-s (« anarchistes »). La Voix du Nord procède-t-elle de même avec les autres syndicats de la région ? Bien sûr, la CNT revendique une perspective de transformation sociale révolutionnaire et autogestionnaire. Mais l’adhésion à la CNT est avant toutes choses une adhésion à un projet syndical de lutte de classes. Ce projet s’inscrit essentiellement dans deux courants historiques du mouvement syndical : l’anarcho-syndicalisme et le syndicalisme révolutionnaire (plus d’info ici).

On apprend plus loin que les journalistes ont cherché à prendre contact avec un militant “proche” de la CNT (les journalistes disent « du CNT »), par l’intermédiaire d’un militant d’extrême gauche « repenti ». Ils se plaignent alors que celui qui est passé d’un paragraphe à l’autre du statut de « proche du CNT » à “l’anarcho-syndicaliste” n’ait pas donné suite à leurs messages téléphoniques. Il est regrettable que les besoins de l’enquête, qui « prend des neurones » comme nous le disent les journalistes dans son troisième volet paru peu après, ne les aient pas conduit à chercher à entrer directement en relation avec le syndicat qu’il mentionne, en utilisant un des contacts figurant sur notre site internet (taper par exemple CNT et Nord, sur une clavier d’ordinateur, dans un moteur de recherche), ou en passant à l’un de nos locaux de Béthune ou de Lille lors de l’une de nos permanences hebdomadaires. Ou tout simplement en donnant suite à un message que l’un d’entre nous, alerté par un militant de L’Action Antifasciste Nord Pas-de-Calais de l’existence de ce reportage, avait laissé sur les répondeurs téléphoniques (portable et fixe) de l’un des deux journalistes.

En prenant contact avec nous, les journalistes auraient appris :

  • que nous ne nous retrouvions pas dans les termes du débat, termes qui reprennent un vocabulaire policier et qui mettent sur le même plan les fascistes et leurs opposants (nous sommes d’ailleurs rassurés que les journalistes finissent par convenir, dans le dernier volet de « l’enquête », que « les ultras de droite et de gauche ne sont pas comparables en tous points ») ;
  • que nous avions bien compris qu’il ne s’agissait pas de faire un reportage sur l’antifascisme, ou sur le relatif développement des groupes fascistes dans la région, mais de faire du sensationnel et de la caricature (on a été servi, l’humour n’excuse pas tout) ;
  • que notre antifascisme est un antifascisme syndicaliste et de terrain ; que les militant-e-s de la CNT agissent au jour le jour, sur leur lieu de travail, dans les luttes sociales pour réaffirmer la nécessaire solidarité de classe de tous les travailleurs (exemple ici) ;
  • que notre union régionale est adhérente au collectif VISA (Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes) dont nous diffusons la dernière brochure (exemple ici) ;
  • que nous avons répondu à l’appel à souscription en vue de la sortie du film Bassin Miné traitant de la prise de la mairie d’Hénin-Beaumont par le Front National, que nous avons relayé et commenté les projections locales (voir ici) ;
  • que nous produisons ou relayons des analyses visant à mieux comprendre l’extrême droite pour mieux la combattre (voir ici).

Cela fait la deuxième fois en quelques mois que la CNT est ainsi caricaturée dans les colonnes de La Voix du Nord. La première fois nous avait conduit à écrire une première mise au point (voir ici). Suite à cette mise au point, le journaliste ayant rédigé l’article avait rencontré et interviewé un militant de la CNT (voir ici). Comme quoi, nous sommes joignables…
 

Union régionale des syndicats CNT
du Nord Pas-de-Calais

UR NPDCP

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