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Antifascisme : projection du film « Bassin miné » le 21 novembre à Villeneuve d’Ascq

affiche-film-bassin-mine-webUne projection du film d’Edouard Mills-Affif “Bassin miné” (décryptage de la montée du FN à Hénin-Beaumont) * est organisée par “Les Amis du Monde Diplo” le vendredi 21 novembre 2014 à 20h au cinéma Le Méliès (Villeneuve d’Ascq).

La projection sera suivie d’un débat avec la participation du réalisateur. La CNT appelle à soutenir cette soirée.

* En 2003, Edouard Mills-Affif a été le premier à témoigner de la percée du FN dans le bassin minier du Pas-de-Calais. “Au pays des Gueules noires : la fabrique du Front national” pénétrait ainsi dans les coulisses du laboratoire de Steeve Briois et dévoilait la face cachée de la stratégie de “dédiabolisation” chère à Marine Le Pen. En 2014, Edouard Mills-Affif a poursuivi son travail de décryptage sur la stratégie de conquête du pouvoir du FN à Hénin-Beaumont. En résulte un film (“Bassin miné”) qui jette un regard lucide sur 10 ans de percée de l’extrême droite dans le bassin minier du Pas-de-Calais, sans complaisance vis-à-vis du FN et très critique aussi à l’égard des élus locaux du PS. Pour en savoir plus sur la genèse de ce documentaire sorti début octobre et que la CNT 59/62 a soutenu par le biais d’une souscription lancée par l’équipe de production, voir ici.

 
Tract de la CNT qui sera diffusé devant le cinéma avant la projection :

Le 23 mars 2014 à Hénin-Beaumont, la liste FN menée par Steeve Briois a obtenu la majorité absolue au premier tour des élections municipales. Parmi les raisons de ce succès, citons la fermeture des mines et la désindustrialisation de la ville (qui ont non seulement paupérisé une grande partie de la population mais qui ont aussi cassé les pratiques de solidarité très ancrées autrefois). Citons bien sûr l’ancrage local de Steeve Briois, ses origines ouvrières, son militantisme de terrain, la sympathie qu’il inspire à un grand nombre d’habitant-e-s et son discours social (qui emprunte beaucoup à la « gauche »). Citons également le climat actuel de recul des luttes, de dépolitisation croissante des classes populaires, d’inculture idéologique (qui brouille les frontières entre « valeurs de gauche » et « valeurs de droite ») ainsi que le phénomène de « dédiabolisation » du FN initiée par Marine Le Pen au niveau national. Enfin, citons le sentiment de trahison de la part de la population à l’égard du PS (cf. les malversations financières de l’ancien maire Gérard Dalongeville) mais aussi du PC (cf. le ralliement de ce parti à la liste PS alors que cette dernière, peu de temps auparavant, faisait l’objet de critiques très vives) ; un sentiment de trahison d’autant plus fort qu’une grande partie de la population a été habituée pendant des décennies à être « protégée » sur le plan social, d’abord par les Houillères (logement, santé…) puis, après la fermeture des mines, par les élus politiques, notamment ceux du PS (qui sont progressivement passés d’une certaine “protection” à un “clientélisme” certain).

Aujourd’hui, à Hénin-Beaumont comme ailleurs, le FN surfe sur le désarroi des classes populaires lassées par la dégradation de leurs conditions de vie. Les habitant-e-s les plus défavorisé-e-s ne doivent pas se laisser abuser par le discours soi-disant « social » du FN (non, le FN n’est pas opposé au capitalisme et à la politique pro-patronale de l’État) ni bien sûr par sa propagande du « bouc émissaire » (non, les immigré-e-s ne sont pas responsables du chômage et de la précarité !). Avec ou sans emploi, les travailleurs/euses ont de nombreux ennemis (à droite comme à « gauche » !) mais, parmi ces ennemis, l’extrême droite a toujours été la pire ! À Hénin-Beaumont comme ailleurs, non au FN ! Face aux dégâts sociaux causés par le capitalisme et par la politique pro-patronale de l’État, organisons-nous dans des syndicats de lutte de classe et ne comptons que sur nos luttes !

Au-delà de la poussée électorale du FN, signalons que l’extrême droite n’hésite plus à investir la rue. En janvier 2014, dans la foulée des « manifs pour tous » et de ses attaques homophobes, des milliers de catholiques intégristes et de militants d’extrême droite ont manifesté contre le droit à l’IVG. Quinze jours plus tard, une manifestation appelée « Jour de Colère » – clairement fasciste dans sa dynamique et ses composantes – a réuni plus de 20 000 personnes à Paris. Nous ne devons pas laisser se développer une telle banalisation de l’extrême droite. Chacune des victoires électorales du FN et chacune des apparitions publiques des groupuscules pullulant dans son sillage légitiment et renforcent les idées nauséabondes qui sont les leurs. Aujourd’hui plus que jamais : riposte sociale, populaire et antifasciste !

> Télécharger ce tract au format PDF

> Compte-rendu de la projection organisée le 8 octobre 2014 à Avion (Pas-de-Calais)

UR NPDCP

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